La curcumine est une épice de couleur jaune qui entre dans la composition du curry et qui est souvent utilisée dans la cuisine indienne. Mais cette épice est bien plus qu’un ingrédient de base en cuisine.
La curcumine est également utilisé depuis longtemps par la médecine traditionnelle chinoise (MTC) ainsi que par la médecine ayurvédique.
La médecine traditionnelle l’utilise notamment dans le traitement de maladies hépatiques, de problèmes de peau, d’affections respiratoires et gastro-intestinales, de muscles froissés, de douleurs articulaires et dans le traitement des blessures en général.
Ses bienfaits ont été largement décrits depuis dans la littérature médicale, et il a été reconnu que la curcumine – l’un des ingrédients bioactifs du curcuma qui a fait l’objet des études les plus poussées — favorise une bonne santé en général et protège d’un grand nombre de maladies.
Elle possède en effet plus de 150 effets thérapeutiques potentiels, notamment des effets anti-inflammatoires et antimicrobiens, ainsi que de puissantes propriétés anti-cancer qui ont fait l’objet d’études approfondies.
Pourquoi la curcumine est-elle un remède si puissant ?
Les chercheurs ont découvert plusieurs mécanismes d’action de la curcumine, qui expliquent en partie ce qui en fait un remède si puissant :
- Elle module environ 700 de nos gènes
- La curcumine module positivement plus de 160 voies physiologiques
- Elle rend les membranes cellulaires plus ordonnées
- Elle affecte les molécules de signalisation. Il a par exemple été démontré que la curcumine interagit directement avec :
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Ces effets, parmi d’autres, expliquent les différents bienfaits de la curcumine sur la santé, ainsi que sa capacité à prévenir de nombreuses maladies.
Selon une étude publiée dans les Natural Product Reports (rapports sur les produits naturels) en 2011, la curcumine aurait des vertus thérapeutiques pour le traitement des maladies suivantes :
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Plus précisément, on compte aujourd’hui des centaines d’études qui ont révélé les propriétés suivantes de la curcumine et d’autres composants bioactifs du curcuma :
taux de cholestérol sain |
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Ils réduisent les symptômes de la sclérose en plaques | Ils protègent des dommages provoqués par les radiations et des intoxications aux métaux lourds | Ils inhibent la réplication du VIH |
Ils réduisent l’inflammation systémique chez les personnes obèses | Ils accélèrent la guérison des blessures | Ils protègent le foie |
Ils augmentent la sécrétion biliaire | Ils protègent de la cataracte | Ils protègent de la toxicité pulmonaire et de la fibrose |
La curcumine peut aider à lutter contre la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies inflammatoires
La curcumine est capable de traverser la barrière hémato-encéphalique, ce qui a poussé les chercheurs à explorer ses qualités potentielles comme agent neuroprotecteur dans le traitement de troubles neurologiques tels que les maladies de Parkinson et d’ Alzheimer.
Les puissantes propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires de la curcumine laissent à penser qu’elle pourrait également être bénéfique pour la santé cérébrale en général. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, une récente recherche sur les animaux a révélé un autre ingrédient bioactif du curcuma, qui ajoute aux effets neuroprotecteurs de la curcumine.
Ce composant, la turmérone aromatique, favorise la prolifération de cellules souches endogènes neutres (NSC), cellules qui jouent un rôle important dans la réparation et la régénération du cerveau. Selon Adele Rueger, auteure principale :
« Bien que plusieurs substances ont été identifiées comme favorisant la prolifération des cellules souches dans le cerveau, peu de médicaments favorisent en même temps la différenciation neurale des cellules souches, qui constitue un objectif majeur de la médecine régénératrice. Nos découvertes concernant la turmérone nous rapprochent de cet objectif. »
La curcumine pourrait également être utile. Une étude antérieure a montré que la curcumine aide à inhiber l’accumulation de béta-amyloïdes destructrices dans le cerveau des patients atteints d’Alzheimer, ainsi qu’à détruire les plaques existantes liées à la maladie. Les personnes atteintes d’Alzheimer ont généralement une importante inflammation du cerveau, et la puissante action anti-inflammatoire de la curcumine est sans doute sa propriété la plus connue.
Elle peut inhiber l’activité et les sous-produits métaboliques inflammatoires issus des enzymes cyclooxygénase-2 (COX2) et 5-lipooxygénase, ainsi que d’autres enzymes et hormones qui modulent l’inflammation.
Les effets anti-inflammatoires de la curcumine peuvent également avoir des bienfaits dans le traitement de l’arthrose, une autre affection courante. Une étude publiée en 2011 a révélé que des patients qui avaient ajouté chaque jour 200mg de curcuma à leur programme de traitement avaient vu leurs douleurs diminuer et leur mobilité améliorée, en comparaison au groupe de contrôle. Une étude avait par le passé également révélé qu’un extrait de curcuma pouvait bloquer des voies inflammatoires, empêchant ainsi l’action d’une protéine qui provoque œdèmes et douleurs.
La curcumine se révèle utile dans le traitement de tous les cancers
Les puissantes propriétés anti-cancer du curcuma sont parmi ses plus formidables avantages. Les données probantes sur lesquelles reposent les rapports qui soutiennent l’usage de la curcumine dans le traitement du cancer sont bien plus nombreuses que pour tout autre nutriment, y compris la vitamine D ! Ainsi que le souligne le Dr. William LaValley—l’un des principaux cancérologues adeptes de médecine naturelle, que j’ai interviewé sur le sujet par le passé—la curcumine est unique en ce sens qu’elle est utile dans le traitement de pratiquement tous les types de cancers.
Cela peut sembler étrange, quand on sait que les différents cancers sont en fait autant de pathologies moléculaires différentes. L’une des explications de cette prédisposition universelle anti-cancer de la curcumine est sa capacité à affecter différentes cibles moléculaires par le biais de différentes voies.
Une fois qu’elle a pénétré une cellule, elle affecte plus de 100 voies moléculaires différentes.
Et, comme l’explique le Dr. LaValley, que la molécule de curcumine provoque l’augmentation de l’activité d’une molécule-cible particulière, ou qu’elle l’inhibe, les études montrent qu’il en résulte au final invariablement une puissante activité anti-cancer.
De plus, la curcumine n’est pas toxique et ne nuit pas aux cellules saines, ce qui suggère qu’elle cible précisément les cellules cancéreuses – de véritables avantages dans le traitement du cancer.
La recherche a même révélé qu’elle agit en synergie avec certains traitements de chimiothérapie, renforçant l’élimination des cellules cancéreuses.
La curcumine possède également une puissante action antimicrobienne
La curcumine peut également aider à conserver un système digestif sain, et peut s’avérer efficace contre les infections provoquées par la bactérie Helicobacter pylori (H.pylori), telles que gastrites, ulcères gastriques et cancers de l’estomac. H. pylori affecte probablement plus de la moitié de la population mondiale et a été classé comme carcinogène de classe 1 par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Généralement, les infections par H. pylori sont traitées par antibiotiques, mais compte tenu de l’augmentation de la résistance aux médicaments, ces traitements sont de plus en plus menacés.
La bonne nouvelle, c’est que la curcumine pourrait être une alternative viable. Une étude de 2009 a révélé que la curcumine stoppait effectivement la progression du H. pylori in vitro, quelle que soit la composition génétique des souches. Les chercheurs ont indiqué que chez la souris, la curcumine « a révélé un important potentiel thérapeutique contre les infections par H. pylori car elle s’est montrée très efficace dans l’éradication du H. pylori chez les souris infectées, de même que dans la restauration des dommages gastriques provoqués par le H. pylori ».
Suggestions d’utilisation thérapeutique de la curcumine
Bien que le curcuma soit disponible au rayon épices de n’importe quel magasin d’alimentation, sachez qu’il ne suffit pas de l’utiliser en cuisine pour obtenir des résultats cliniques. La racine de curcuma elle-même ne contient environ que trois pourcent de concentration de curcumine, qui est de surcroit assez mal absorbée par l’organisme. En le consommant sous sa forme brute, vous n’absorbez environ qu’un pourcent de la curcumine disponible.
Même sous forme de supplément alimentaire, il y a peu de chance pour qu’il produise les effets indiqués dans les différentes études. Si vous voulez utiliser la curcumine à des fins thérapeutiques, vous pouvez essayer l’une des trois méthodes suivantes :
- Procurez-vous de l’extrait de curcuma de bonne qualité , certifié 100% biologique, composé au moins de 95% de curcuminoïdes. La préparation ne doit contenir ni additifs, ni excipients (une substance ajoutée au produit pour en faciliter le traitement ou en garantir la stabilité), et le fabricant doit respecter des méthodes de production sûres à chaque étape : plantation, culture, récolte sélective, puis production et emballage du produit fini.
- Faites une micro-émulsion à partir de poudre de curcumine brute. Mélangez une cuillère à soupe de poudre avec 1 à 2 jaunes d’œufs et une ou deux cuillères à café d’ huile de noix de coco fondue. Émulsionnez le mélange au moyen d’un mixeur-plongeur. N’oubliez pas que la curcumine est un pigment jaune très puissant qui peut décolorer définitivement certaines surfaces, donc prenez vos précautions pour éviter le « syndrome de la cuisine jaune. »
- Faites bouillir la poudre de curcumine. Une autre stratégie qui peut aider à augmenter l’absorption de la curcumine est d’en mélanger une cuillère à café dans un litre d’eau bouillante. L’eau doit bouillir lorsque vous ajoutez la poudre car elle ne se mélangera pas si bien si vous l’ajoutez à l’eau froide pour ensuite faire chauffer le tout.
Après 10 minutes d’ébullition, vous aurez créé une solution à 12% que vous pourrez boire une fois refroidie. Elle aura une saveur boisée. Cependant la concentration en curcumine va diminuer progressivement. Au bout d’environ six heures, elle ne sera plus que de 6%, il est donc préférable de la boire dans les quatre heures.
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